LE CHOCOLAT ( part 2 )
Que le ciel ait été aussi lourd qu'aujourd'hui ou aussi clair qu'un soir de juillet , devant leur porte il y avait juste un filtre qui le croyait t'elle alors les protégerait pour toujours . Ce voile transparent était la garantie de leur bonheur . Elle n'aurait pu imaginer qu'il aurait suffi alors d'une infime effiloche pour que ne se déchire alors ce tissu protecteur ...
C'est pourtant une main qui a commencé à tirer sur un fil rembobinant à jamais les vingt cinq années qu'elle s'était employée à tisser jour aprés jour . C'était sa famille qu'ainsi elle protégeait . Il n'y avait ni aiguille , ni dé mais un coeur débordant d'amour comme meilleur ouvrier . L'abeille qui sans relâche bat des ailes et jamais ne cesse avant d'expirer .
Elle croyait qu'ils étaient deux , qu'il était à ses côtés comme elle aux siens . Parfois une ombre au loin s'approchait ....Forte de son amour elle pensait probablement qu'un souffle léger pouvait la détourner , cette ombre qu'elle croyait dérisoire . Si seulement elle avait sû , si seulement ...
Rien n'était trop tendre que les goûters dans le jardin l'été , rien n'était plus doux que le parfum du chocolat qu'elle mettait à fondre quand d'autres aspergent de puissantes et toxiques effluves chimiques pour cacher les odeurs de la cuisine ou du chien .
Elle avait en elle des rêves d'éternité pour sa famille . Elle la conjugue au singulier depuis quelques années déjà , mais elle n'apprivoise pas cette solitude de femme imposée , cette déchirure qu'il n'a pas pris le temps de lui annoncer en partant à la fin de l'été .
Oui des ombres sont passées , mais s'il avait fallu se méfier à chaque fois , se laisser emparer par la peur , se préparer au pire ...Qui aurait alors fait fondre le chocolat ?
VIOLETTE